Fédération
nationale
du Matériel

Mémoire, transmission et enseignement

Les couleurs de tradition

Dès sa création, le Matériel, héritier du train de l’artillerie créé en janvier 1800, adopte ses couleurs ; gris de fer (devenu gris plomb couleur principale) et bleu impérial (devenu bleu azur ou bleu foncé, couleur secondaire).

L'insigne de l'Arme

L’insigne originel du Matériel, homologué en 1947, se définissait ainsi : essieu d’azur à grenade d’argent.

D’argent stylisé il représentait des lames de ressort d’essieu de véhicule, bleu azur et surmontées d’une grenade d’argent à neuf flammes symbole des munitions.

En 1953, l’attribut d’arme est ainsi défini lors de sa création : une roue dentée d’argent, chargée de deux canons en sautoir d’or surmontés d’une grenade à neuf flammes allongées aussi d’argent.
L’insigne comporte :

  • une roue crénelée d’argent (à douze dents d’engrenage et parfois avec voile), symbole de la mécanique ;
  • deux canons croisés (dans la position inverse de ceux de l’artillerie), symboles de l’armement ;
  • une grenade d’argent, symbole des munitions.

La saint patron de l'Arme du Matériel : Saint-Eloi

Dans les armées, les saints patrons sont nombreux : Barbe, Michel, Georges et bien d’autres. Ils s’inscrivent dans les traditions et participent à l’esprit de corps.

Cela peut sembler paradoxal dans une république définie comme laïque par l’article premier de la Constitution de 1958. Le temps long de l’histoire est souvent nécessaire pour comprendre ces situations contemporaines. Le mot patron – qui vient du latin pater, père – indique une notion qui, à Rome, va au-delà du père en tant que géniteur. Le « patron » est un homme libre, citoyen aisé chef d’un « gene » c’est-à-dire d’une famille élargie, d’un clan. Le patron a des « clients » : d’autres citoyens pauvres, des affranchis, des étrangers. Dans un cadre d’échanges de services, le patron les protège, les aide à vivre voire survivre.

Saint Eloi est né vers 588 à Chaptelat, en Limousin. Il est placé en apprentissage auprès d’Abbon, orfèvre réputé de Limoges, qui fabrique de la monnaie. Éloi part ensuite à Paris où il entre au service de l’orfèvre Bobbon.
Il est alors choisi pour la réalisation du trône royal de Clotaire II, incrusté d’or et de pierreries. Utilisant au mieux la quantité d’or qui lui avait été confiée, Éloi réalise non pas un, mais deux trônes ! La qualité de son art et son honnêteté séduisent le roi qui lui confie la frappe des monnaies royales et le nomme grand argentier du royaume.

Eloi devient ensuite le trésorier et conseiller du roi, Dagobert Ier, fils de Clotaire II. A la mort du roi, il entre dans les ordres et est élu évêque de Noyon en 641. Il continue néanmoins son travail d’orfèvre et réalise un grand nombre de chefs-d’œuvre d’art sacré et funéraire.
Son honnêteté et son intégrité font d’Éloi un saint très populaire, bien au-delà de la célèbre comptine. Il devint très vite le saint patron des orfèvres, des forgerons, des maréchaux-ferrants, des mécaniciens, des armuriers, etc. L’habileté, l’honnêteté et le dévouement sans faille d’Eloi le désignent comme saint patron de l’arme du Matériel de l’armée de Terre ; il est également le saint patron des mécaniciens de l’ALAT et de l’armée de l’Air, et plus généralement de tous les maintenanciers. Il est fêté tous les 1er décembre.

Dans le domaine de la maintenance, selon les spécialités techniques on vénère également sainte Barbe, pour les pyrotechniciens, saint Michel chez les mat-para, ou sainte Clotilde dans l’ALAT.