Fédération
nationale
du Matériel

Sortie d’automne en pays Catalan : COLLIOURE

Vers 300-250 av J-C, les Celtes occupent la région peuplée d’Ibères, puis le site sera fréquenté par les Phéniciens, occupé par les Romains, puis par les Goths et les Wisigoths, dévasté par les Sarrasins et les Normands, dominé par les rois d’Aragon ou de Majorque, les Français ou les Espagnols… jusqu’au Traité des Pyrénées (1659) par lequel le Roussillon sera définitivement rattaché à la France.

Sous Louis XIV, Vauban transformera profondément la ville devenue une véritable forteresse, l’antique port de pêche et de commerce transformé en port de guerre… Collioure bénéficiera de travaux d’urbanisme et d’une administration plus rigoureuse sous Louis XV, connaîtra encore quelques désordres durant la Révolution et de dures épreuves au début du XIXème (la sécheresse, la peste, l’explosion d’une poudrière…). Puis le développement du commerce avec l’Afrique du Nord (dont Port-Vendres est la plaque tournante) favorisera son renouveau économique, avec la pêche, la salaison et le vin. Enfin, le séjour prolifique d’Henri Matisse et d’André Derain, en 1905, changera une dernière fois son statut, le « petit port de pêche » devenant « Cité des Peintres », puis fleuron des stations touristiques de la côte méditerranéenne…

Dans ce cadre, le samedi 27 septembre 2014, les compagnons de l’AMAT-LR avec leurs épouses, formant un joli groupe de 27 personnes, ont éprouvé le réel plaisir de découvrir ou revoir ce petit bijou touristique de la côte Vermeil.

Concoctée par notre ami Alain Caussin, cette sortie d’automne se présentait pour le mieux sous un soleil radieux. Dans un premier temps la journée a débuté avec la visite du château royal qui accumule dans ses murs sept siècles d’histoire et de travaux qui l’ont transformé en plusieurs édifices superposés et, ou juxtaposés, modèles dénudés de l’architecture militaire.

Aux pieds de cette forteresse le restaurant « Les Templiers » nous recevait pour partager un déjeuner à la catalane. Cette pose terminée c’est le Cellier Dominicain qui nous présentait le célèbre vignoble de Banyuls avec une dégustation de ce fameux breuvage. Comme l’après-midi avançait un petit groupe se formait pour se mêler aux nombreux touristes qui déambulaient dans les ruelles pittoresques du village. Ensuite, en rompant ce charme, le moment de dire « au revoir » à ces lieux est arrivé avec une ultime visite de l’Église Notre Dame des Anges dont les nombreux retables ou ex-voto monumentaux répondent aux prescriptions de la réforme du Concile de Trente et aux décors d’une église paroissiale catalane au Siècle d’Or (1698-1734).

Au détour de cette spirituelle visite nous avons croisé saint Éloi, notre saint patron, qui sur un retable en bois doré polychromé de 1734 trônait superbement (voir photo). Nous retrouvions ainsi la dévotion portée à cette époque par les serruriers et forgerons dont les gens de l’AMAT en dignes héritiers lui ont lancé, dans un chuchotement respectueux des lieux, « Et par saint Éloi, vive le Matériel ». La suite est bien connue et c’est en abrégeant révérencieusement mon propos que je vous réaffirme à l’approche de la célébration de sa fête que « Non, non, saint Éloi n’est pas mort, car…. ».

Yvan Marcou