Fédération
nationale
du Matériel

Sortie de printemps à Villeneuve lez Avignon

Ceux qui aiment ont pris le train, d’autres la voiture ; tous ont pris le temps de libérer celui pour retrouver leurs condisciples « AMATeurs » autour d’un site constamment renouvelé. Il s’agissait d’une première, la précédente assemblée générale ayant décidé nos regroupements en semaine plutôt que le samedi.

Cette fois, lancée sur la carte épinglée au mur imaginaire, la chimérique flèche s’est plantée au bord du Rhône, ce gros ruisseau qui sépare la Provence du Languedoc selon un axe sensiblement nord-sud. En plein sur le gros bourg qu’est Vilo-Novo d’Avignoun selon les félibres, Villeneuve lez Avignon selon les documents officiels, ce qui est une faute d’orthographe car les traits d’union s’imposent ici (1).

Le parc-auto situé juste devant l’office du tourisme est suffisamment vaste pour accueillir celles des vingt-un participants, d’autant que ceux géographiquement les plus éloignés (66) arrivent à la gare, cornaqués jusqu’à nous par l’ami Roger, le régional de l’étape ; que d’autres sont allés se garer au pied du fort Saint André vers lequel nous montons par une superbe pente caladée (2)  grimpant au plus court le mont Andaon au haut duquel est bâtie l’abbaye de Saint André. Des jardins magnifiques nous y attendent. Des jardins, le pluriel ici se justifie.

De l’abbaye, de ses diverses églises, chapelles et dépendances mêlées à celles du château éponyme ne restent que des terrasses aménagées en jardin à l’italienne, sans la rigueur de ceux « à la françaises », ni l’apparent fatras ordonné des nommés « à l’anglaise ». Un superbe mélange où rien n’est à trouver et tout à découvrir. Des bassins, des rocailles, des essences et plantes essentiellement méditerranéennes. .. Des vues aussi (et surtout) qui s’étalent vers la plaine alluvionnaire de Villeneuve d’abord, le palais des papes avignonnais ensuite dont l’Andaon est le pendant. Pourtant là, tout près, caché qu’il est par les platanes et peupliers, pas de Rhône en vue ! En fond de tableau, selon que l’on regarde vers le nord-est, l’est ou le sud-est, les dentelles de Montmirail, le Ventoux, le Luberon puis les Alpilles barrent l’horizon bleuté. L’album photo est joint pour vous montrer.

Il fait beau, et chaud, et inversement (3), il nous faut quitter l’ombre agréable pour nous diriger vers le restaurant. Quelques-uns auront d’abord contournés le fort vers l’ouest afin de dominer la chartreuse qui sera notre visite de l’après-midi.

Personne n’a entendu de récrimination quant à la prestation du restaurant. Un menu de qualité, original sans être révolutionnaire, des vins acceptables, un repas roboratif peu alourdi de sauces et autres artifices cholestéro-incontrôlés.

Le dessert a fait l’unanimité. Des toasts furent portés.

Deux heures après notre installation à table, nos pas assurés nous conduisent à 10 mn de là, vers la chartreuse du val de bénédiction.

Fondée au XIVème S par le pape Innocent VI, il s’agit de la plus grande Chartreuse de France. Manifestement très riche (les ruines en témoignent) elle atteint son apogée aux XVII et XVII S avant que la révolution ne disperse perde ou détruise toutes ses richesses. Stéphanie, notre guide, saura nous faire revivre le quotidien d’un père enfermé dans ses prières et son loft avec jardin privatif, chambre à l’étage, atelier avec accès direct, commodités cheminée et guichet. Superbe architecture méridionale articulée autour des trois cloitres, une église dont la nef écroulée bée sur le fort Saint André et surtout la chapelle privée du pape dont les fresques, peintes par Matteo Giovanetti, nous sont parvenues presque intactes grâce aux agriculteurs l’ayant utilisée comme silo à blé, cette céréale absorbant l’humidité.

Au-delà, campo était accordé au groupe qui, hors les 66 se sont tous retrouvés près du moulin à huile du XIVème S malheureusement lui aussi en travaux. La visite d’une boutique hétéroclite palliera ce défaut.

Une superbe journée, Rê était des nôtres l’ambiance itou, du plaisir partagé.

Les associations ne fonctionnent que par les membres qui la composent ; la nôtre n’y fait pas exception. Aussi est-il important de remercier ceux qui participent régulièrement aux quelques manifestations organisées ; leur présence légitime l’engagement des animateurs.

(1) On devrait écrire Villeneuve-lès-Avignon (ou lez) ! Je sais, vous n’en avez rien à faire ; mais c’est moi qui écris…

(2) Empierrée.

(3) Le Saint André ; étonnant non ?